jeudi 8 mai 2008

Fumuj - The Robot and the Chinese Shrimp / Jarring Effects
















C’est le printemps. Il fait beau, il fait chaud. Le monde change un peu autour de nous. On flâne, on s’habille léger, il y a du monde partout… il fait beau quoi. Le soleil, ça veut dire aussi les rues plus animées, et ces mystérieuses fenêtres ouvertes y déversant des flots de musique. Un peu trop fort pour une écoute, à vrai dire ; il semble qu’il s’agisse plutôt de faire profiter de ses goûts musicaux la populace d’en bas. Idem sur les routes. Bon, alors on se tape souvent du son de kéké, ou alors l’insupportable mec qui claque Tryo à fond dès qu’il fait beau, genre il sort jamais le skeud en hiver. Vous ne voulez pas ressembler à ce genre de personnes exécrables. Vous voulez avoir la classe, vous cherchez le son qui tue et qui met la patate en ces semaines pré-estivales. Ne cherchez plus.

Nouvel événement du label Jarring Effects, ce second album de Fumuj, formation tourangelle (euh, ça veut dire originaire de la ville de Tours, et non pas qu’il s’agit un groupe composé d’oiseaux) ressuscite l’énergie dévastatrice de la fusion. Raah. Cet heureux mélange électro/metal/hip hop a fait le bonheur de la scène alternative pendant bien des années, transcendant les frontières entre genres, amenant métalleux et b-boys à se laisser chatouiller les oreilles par des sons électroniques. Aujourd’hui, la tendance est de toute façon à l’hybride. Mais l’esprit survolté et un peu bordélique de la fusion n’est plus vraiment au rendez-vous.

Chez Fumuj, cet esprit anarchiste, un peu punk, on l’a. Et on le met au boulot, au service de la puissance de feu. Pas de chichis, même si on est ravis par les mélanges stylés opérés entre 8-bit spirit, metal hurlant, dub cybernétique et rap au mutagène bouillonnant (assuré par MC Miscellaneoius, un vrai sauvage) en passant par des touches orientales, reggae, indus, j’en passe et des meilleures. On peut aussi tomber, au détour d’une piste, sur des cuivres épiques, des claviers mélancoliques, ou des accords acoustiques, errants de ci de là… des voies différentes pour aboutir au même résultat, l’essentiel: ça casse la gueule.

Entre instrumentaux et toastings protéiformes, l’album déroule comme une vraie locomotive. La présence écrasante d’une basse et d’une batterie, seules vraies constantes, remplissent tout l’espace, faisant le plein de la machine Fumuj, semblant être les axes autour desquels s’articulent des centaines de bruits, des flots de paroles tournoyant à pleine vapeur tout au long de The Robot and the Chinese Shrimp. Mais la bête a aussi ses phases de calme, empreintes de voix filtrées, d’échos étranges, d’ambiances surréalistes, comme dans un œil du cyclone.

Et, miracle, ce Frankenstein ne se déboulonne jamais, même s’il lui reste quand même des progrès à faire niveau maîtrise. Mais c’est sûrement ce qui fait tout son charme.

Myspace de Fumuj



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